VRPlayer.fr passe au cribble SPARC, le jeu de V-Sport du studio CCP Games. Un peu de lecture avant l’effort ?!
SPARC est sorti le 29 août dernier en exclusivité temporaire sur PlayStation VR, au prix de 29,99 euros et mérite amplement sa place dans les tests de VRPlayer.fr. Fort de l’expérience acquise par CCP Games sur EVE Valkyrie, le studio islandais nous remet les pieds sur terre dans un tout autre genre, celui de la compétition sportive en VR. SPARC va-t-il lancer la mode du VSport (terme inventé à l’occasion pour Sport Virtuel) ou n’est-il qu’un duel de balle prisonnier dans un couloir ?
PRESENTATION
SPARC se montre d’une sobriété exemplaire dans sa présentation et nous invite rapidement à chaque démarrage à un calibrage rapide et efficace du casque PSVR et des Move. Comme pour Holoball, le jeu de balle de CCP Games demande un peu de préparation pour en profiter : un espace dégagé, une distance plus grande que d’habitude avec la caméra, sans oublier quelques échauffements pour ne pas se froisser un muscle.
D’entrée, SPARC nous invite à passer par la case personnalisation face à un miroir virtuel pour changer son apparence de pied en cape : sexe (le genre, pas les mensurations !!), visage, coiffure, … et l’équipement (gants, masque, casque, combinaison), avec tout un panel de couleurs à harmoniser. Les possibilités de customisation paraissent nombreuses au premier abord et permettent de bien se différencier des autres protagonistes ; nul doute que le studio mettra régulièrement à jour la garde-robe disponible, si l’on en juge leur constants DLC pour EVE Valkyrie, leur premier jeu PSVR. Tandis qu’on essaie toutes les tenues, un léger détail frappe tout de suite : notre avatar ne possède pas de jambes ! Peu importe, les jeux VR sont communs du fait, ne modélisant parfois pas du tout notre personnage … Et finalement, ce choix, motivé essentiellement par la technique, ne choque absolument pas et fait même partie intégrante du design simple mais élégant de SPARC. Même absentes, notre jeu de jambes n’en pâtira pas …
En guise d’introduction, le jeu de balle nous propose un tutorial bienvenu et quelques défis à la difficulté grandissante. Cette première phase sera indispensable pour comprendre les règles du jeu de sport qui se rapproche un peu d’un jeu de balle au prisonnier teinté de baseball. Tant que vous avez votre propre balle en main, vous pourrez matérialiser un bouclier qui saura dévier les tirs ennemis, le but étant d’empêcher l’adversaire de marquer la large cible située dans votre dos. Mais gare aux balles dans la face ! Vous devrez aussi éviter les balles adverses, en bougeant rapidement dans le cercle horizontal qui représente votre espace de mouvements. Prisonnier dans un couloir aux airs de Tron, le jeu rappelle nettement Danger Ball de VR Worlds que nous sommes nombreux à avoir testé. Cependant, oubliez les coups de tête et saisissez vos Move !
REALISATION
Les Move justement, suivent fidèlement tous vos gestes et malgré la technique obsolète de leur tracking, remplissent presque parfaitement leur mission : la moindre des choses pour un jeu de sport qui se la joue exclusivement multijoueur en compétition me direz-vous ! Avec plus ou moins de faiplay, certains râleront toujours contre la lumière ambiante qui peut fausser leur suivi mais le bilan des contrôles est exempt de tremblements notoires, de tracking fantôme ou de décalage qui rendraient le titre injouable.
Comme on l’a dit, SPARC est d’apparence simple et jolie : la limpidité des actions a clairement été l’une des priorités de CCP Games qui nous proposent un jeu propre, net et sans (trop) d’aliasing. Et il est à noter que le jeu n’est même pas optimisé PS4 Pro ! De source-même des développeurs qui nous ont aimablement invités à quelques échanges à la sortie du jeu, SPARC est aussi beau sur toutes les versions PlayStation VR et n’est donc pas (encore ?) patché PS4 Pro. Et rien que pour ça, chapeau ! On en aurait presque oublié que la PS4 première du nom reste finalement tout à fait capable de proposer des jeux PSVR beaux, tout simplement.
Le bilan sonore est à mon sens plus mitigé, mais inhérent au genre du jeu de balle du futur : si les chocs contre les murs et contre votre bouclier retranscrivent fidèlement les bruits que ferait une balle en métal, ceux-ci peuvent en effet s’avérer répétitifs et désagréables à la longue. Autre point à mentionner : à l’exception d’une discrète musique d’introduction, SPARC est totalement dépourvu de pistes sonores : loin d’un défaut, l’absence de musique est justifiée par le genre-même du jeu de compétition qui nécessite d’entendre distinctement d’où vient la balle adverse. Et d’ailleurs, rien en vous empêche de combler le vide par vos propres musiques et de vous dandiner face à votre challenger …
INTERET
Sur le terrain, SPARC a clairement du potentiel pour qui adhère à son concept de balle à renvoyer avec ses propres effets, son rythme et ses stratégies de jeu. Entièrement basé sur la physique, celle du joueur comme de la balle, tout l’intérêt du jeu repose sur les aptitudes personnelles de chaque compétiteur. Chaque partie est différente, chaque rencontre unique. Un gage de durée de vie à priori infinie pour le jeu de sport futuriste, d’autant qu’il sera Crossplay après l’exclusivité temporaire du PlayStation VR, invitant bientôt tous les challengers coiffés d’un casque VR. Même si dès maintenant, il est assez facile de trouver un adversaire, voir trois pour des mini-championnats rien que sur PSVR, l’ouverture de SPARC sur toutes les plateformes majeures de la réalité virtuelle lui assure une longévité dont peu de jeux VR peuvent se targuer.
Comme dit plus haut, il faut cependant adhérer au concept de jeu de sport futuriste … Personnellement, je l’ai attendu avec beaucoup, mais alors beaucoup d’impatience, m’entraînant sans relâche tous les soirs face à l’I.A. moqueuse d’Holoball. Seulement voilà, il y a une différence majeure avec ce dernier ou le prochain Racket Fury : dans SPARC, vous ne tapez pas vraiment la balle comme au tennis (sauf avec le bouclier) mais vous attrapez celle-ci et la relancez, avec le maximum d’élan et d’effet, en relâchant la pression sur la gâchette des Move. Et, en ce qui me concerne, c’est là que le bât blesse.
J’insiste tout de même sur ce point plutôt subjectif mais je précise aussi que je ne l’intègrerai pas dans la note finale du test : je ne sais pas pour vous, mais dès qu’il s’agit de lancer quelque chose dans un jeu PSVR (comme dans Superhot VR ou Arizona Sunshine par exemple), mes lancers sont souvent hasardeux et j’ai toutes les peines du monde à anticiper leur trajectoire. En général, la balle part tout simplement en vrille … Sans tout mettre sur le dos lacéré des PS Move, je trouve que la précision n’est malheureusement pas encore au rendez-vous sur PSVR … Mais encore une fois, cet avis n’est que subjectif, est peut-être dû à mon manque de feeling et ne sera pas inclus dans la note finale du test de SPARC.
Dans le registre des regrets personnels, je suis également un peu déçu par le manque d’étincelles (d’où le nom du jeu) dont fait preuve le titre : comprenez par là l’originalité, la fantaisie et les effets spéciaux qui auraient clairement eu leur place en réalité virtuelle. La sobriété relative du jeu est sans aucun doute justifiée par le parti pris des développeurs qui ont choisi de proposer un véritable jeu d’e-sport ou plutôt de V-Sport comme ils l’appellent. Incorporer des effets flashy, des services spéciaux ou des attaques ultimes auraient certainement déséquilibré la balance de SPARC, l’éloignant de son but principal : en faire la référence des jeux de compétition sportives en VR.
SPARC semble bien engagé pour gagner ce pari et, si le contenu du lancement est finalement plutôt chiche, il est pratiquement assuré que le jeu de sport de CCP Games sera très régulièrement mis à jour pour des expériences de jeu sans cesse renouvelées. Il n’y a qu’à voir EVE Valkyrie et ses DLC pour s’en persuader.
CONCLUSION
Malgré ma préférence très personnelle pour le jeu de tennis plutôt que le baseball, je recommande chaudement SPARC à tous ceux qui aiment transpirer en VR. Comme tout jeu sportif, le titre demande de s’investir et de s’entraîner régulièrement pour parfaire ses coups et progresser avec des joueurs bien réels. Les développeurs de CCP Games ont encore une fois réalisé un jeu de qualité en réalité virtuelle et confirment leur essai réussi d’EVE Valkyrie dans un tout autre genre, celui inédit de la compétition sportive en VR.
SPARC est beau, fluide, simple et à la durée de vie potentiellement infinie (sans parler des championnats officiels et officieux qui s’organisent peu à peu). Il lui manque encore du contenu (qui sera à coups sûr rapidement complété), un mode entraînement contre l’ordinateur et des options de jeu un peu plus originales pour en faire le Must Have des jeux de V-Sport. Comme quoi, tester un jeu est loin d’être une tâche aisée et une note n’est jamais fixée, surtout sur PSVR, puisque les mises à jour (et les patchs PS4 Pro) en renouvèlent souvent l’intérêt.