On vous propose aujourd’hui une ballade sur un lac avec Catch and Release en compagnie des développeurs du studio Metricminds : Catch and Release, le test ET l’interview exclusive vr4player.fr.
Avant le test, commençons par laisser la parole au studio allemand Metricminds à l’origine de Catch and Release qui a eu la gentillesse de répondre à quelques questions concernant leur jeu atypique et la VR en général :
Salut VR4Player !
Je suis Jonathan de AIG. J’ai développé le concept original de Catch and Release et travaillé sur le design du jeu.
Passons maintenant concrètement au test de Catch and Release, le jeu de pêche le plus ZEN du catalogue PlayStation VR, ou bon allons-y carrément, même l’expérience la plus ZEN du catalogue PSVR tout court !
Catch and Release : ses graphismes
Commençons par un des sujets qui fait plaisir, à savoir des graphismes de Catch and Release, qui donnent envie de l’admirer de plus prêt. Les développeurs ont choisi d’offrir des panoramas au design épuré, exempt de textures brouillonnes, un peu dans la veine d’un autre jeu tout récent du catalogue PSVR; à savoir Bow to Blood. Au contraire de textures chargées qui fourmilleraient au loin et de détails à gogo qui picoteraient les yeux, Catch and Release privilégie plutôt un environnement simple mais efficace, particulièrement net sur le bateau : on distingue parfaitement ses rames, la longue canne à pêche, sa glacière remplie de sandwichs à croquer, celle derrière soi où ranger ses prises, ses appâts, et surtout sa cannette matinale qui attend d’être vidée.
Plus en retrait, les reflets de l’eau, les arbres et les montagnes demeurent ainsi clairs et nets, encore que certains passages chargés de roseaux ou de plus détails invitent à la fête un peu d’aliasing. Il n’en demeure pas moins que les graphismes de Catch and Release sont indéniablement l’un des points forts du jeu qui vont dans le sens de la zen-attitude recherchée, par leur confort visuel. Parfois, il ne sert à rien de trop détailler ses environnements, surtout en réalité virtuelle ….
Catch and Release : l’ambiance sonore
L’ambiance sonore du titre est du même acabit, bien qu’un peu en retrait : les chansons trouvées sur sa radio sont excellentes et donnent la pêche, mais j’ai noté tout de même quelques lacunes et absences de sons pour certaines actions. On reste quand même sur la ligne désirée par Catch & Release qui préfère le calme à la saturation sonore. Au début, vos principales actions seront tout de même accompagnées de commentaires encourageants, malheureusement exclusivement en anglais. Et tant qu’on parle de sa localisation en français, sachez que certains sous-titres en français ont apparemment été oubliés et qu’il reste quelques indications dans la langue de Goethe, celle des développeurs allemands de Metricminds ; clairement ici un manque de finition, aussi bien sonore que pour les sous-titrages qu’on espère bientôt patché.
Catch and Release : le gameplay
Savoir lancer correctement, se déplacer à coups de rames (c’est presque éreintant de parcourir le lac à la force de ses poignets !), choisir les objets autour de nous, etc. tout se fait tranquillement et instinctivement à l’aide des PS Moves qui répondent bien à l’appel. On dénote parfois de petits problèmes, comme l’impression de mouliner dans le vide, ou des difficultés à ouvrir la glacière placée derrière nous pour vendre nos poissons, mais à part ça, le gameplay reste très immersif et amusant : porter votre nouveau chapeau à la tête, feuilleter votre carnet qui se met à jour selon vos exploits de pêcheur, et surtout utiliser votre canne et ramer comme un forcené deviendront rapidement une seconde nature pour le pêcheur virtuel qui sommeille en vous. On est proche d’un Job Simulator dans l’interactivité proposée, simple, instinctive et immédiate. Et c’est justement ce qu’on demande dans Catch and Release, un moment de tranquillité sans prise de tête qui n’exige ni skill de mercenaire ni rapidité de frageur de DOOM VFR.
Catch and Release : la durée de vie
Comme dit dans l’interview, Catch and Release n’est pas une simulation de pêche pure et dure ou au contraire arcade qui exige beaucoup du joueur en termes de skills : le jeu ou plutôt l’expérience zen demandera au contraire de la patience et de s’imprégner du concept de simple moment de plaisir, à son propre rythme. Bien entendu, si vous voulez trouver les meilleurs coins de pêche et dénicher les plus gros poissons rares, vous devrez approfondir le jeu mais vous pourrez aussi largement y trouver votre compte en barbotant au hasard sur le lac qui se laisse découvrir tranquillou.
Par contre, si vous cherchez une histoire, une courbe de progression régulière et des évènements tout le long de Catch and Release, vous pourriez être déçus. Prenez-le comme il est, c’est-à-dire une bulle d’air fraîche bienvenue dans ce monde VR de brutes. Le genre du jeu n’est donc pas à conseiller à tous et certains avides de challenges pourraient vite s’ennuyer s’ils ne captaient pas l’essence-même du jeu. Le jeu recèle par contre de trophées et de secrets à découvrir par soi-même …
Conclusion
Amoureux du calme, de la nature et de la pêche en particulier, ou de signe Poissons tout simplement, Catch and Release est un titre à part dans le catalogue PSVR, apparemment sans but précis, autre que de vous plonger sur son lac épuré qui cache quand même quelques trésors enfouis que les plus curieux et les plus patients sauront découvrir.
Ne vous attendez pas à un jeu d’aventure scripté à mort, Catch and Release n’a d’autre ambition que de vous dépayser en ami parmi tous les titres d’action qui pullulent et parfois même nous stressent en réalité virtuelle (comme le Grand Blanc de PlayStation VR Worlds et les araignées de Farpoint). Si vous adhérez au concept et voulez faire une pause entre deux séries de frags, Catch & Release est le titre Zen d’excellence du PlayStation VR, sinon passez votre chemin au risque de vous endormir pour de bon sur votre barque et dans le casque.