CHERNOBYL VR Project : Notre Test
Une nouvelle expérience vient de sortir sur le PSVR, Il s’agit de Chernobyl VR du studio polonais The Farm 51 qui va nous faire visiter une partie la zone évacuée il y a 30 ans suite à la catastrophe nucléaire. Une chose est certaine, tout le monde ne va pas apprécier le voyage.
Petit rappel historique, le 26 avril 1986 lors d’un exercice, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine entre en fusion et provoque la plus grande catastrophe nucléaire et écologique de tous les temps. Une zone d’exclusion de 30 kms de circonférence autour de la centrale est établie, deux villes entières ainsi que 70 localités sont évacuées pour un total de 250 000 personnes environs. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Cette « expérience » va tâcher de nous expliquer les causes mais surtout les effets de cette catastrophe à travers les témoignages des habitants de la région, et va aussi nous permettre de « visiter » quelques endroits de la ville fantôme de Prypiat ou de la centrale de Tchernobyl.
Une maniabilité simple
Nous ne sommes pas face au jeu Stalker, donc point de mutants et autres pétoires crache la mort, Chernobyl VR est un documentaire interactif.
On commence le documentaire Au-dessus de Prypiat dans une photo en 360° qui nous servira ici de Hub central. Tout autour de nous il y a des bulles qui présentent chacune un lieu différent, une petite icône nous indique si nous avons à faire à une interview, une balade en 3D, des photos 360° etc…
On peut utiliser la manette ou un move, dans tous les cas pas de déplacement libre ici, on se déplace par téléportation avec le regard grâce au pointeur au centre de « l’écran » et on pivote par tranches de 30°. Je conseille le move car lorsqu’on active le compteur Geiger on peut le rapprocher ou l’éloigner de soi, chose impossible au dualshock. Plus simple tu meurs, et pour un documentaire on en demande pas plus.
Deux façons d’explorer Chernobyl VR :
- Celle qui nous projettent dans un environnement 3D nous permet de visiter plusieurs environnements au moyen de la téléportation, tel qu’une petite partie d’un hôpital, la gigantesque antenne duga-2 aussi appelé « l’œil de Moscou », une école…
- Soit par le biais de simples captures 360° qui nous permettent de voir la piscine du complexe sportif, ou le Community center (la salle des fêtes en gros !!) par exemple.
Il y a dans chaque visite quelques fichiers audios pour obtenir plus d’informations, la possibilité d’utiliser un compteur Geiger pour mesurer le taux de radiations actuel des lieus, et un guide dans des vidéos 360° qui nous explique où nous nous trouvons, à quoi servait cet endroit, et ce qu’il s’y est passé. Chernobyl VR propose également des interviews des habitants et autres intervenants qui raconte comment ils ont vécu la catastrophe, les personnes qu’ils ont perdues…
Une technique faiblarde
Et là on tombe sur un des gros points noirs de Chernobyl VR, sa réalisation.
Pour commencer, aucune des vidéos 360° n’est en 3d, du coup on a du mal à apprécier la distance et la résolution est un peu faiblarde donc pas mal pixelisé, on a eu droit à beaucoup mieux que ça (Joshua bell par exemple, mais les moyens ne sont pas du tout les mêmes). Les environnements en 3D (d’une taille modeste) c’est mieux, on reste dans le moyen avec des textures un peu pauvre mais on ressent vraiment la désolation et l’abandon des lieus.
Le fond sonore
Concernant les effets sonores du titre…on se sent bien seul et c’est le but bien sûr, on entend le vent qui souffle dans les bâtisses décrépites, les bruits d’ambiance spécifiques à chaque lieu visité semblent vouloir nous dire : « Ecoutez, c’était comme ça avant, mais maintenant il ne reste plus rien. »
La musique est sobre, des violons, elle sert finalement bien le contexte des lieus. Les interviews et le guide parlent dans leur langue maternelle, et sont traduites en Anglais par un homme au ton grave et un accent « Ukrainien », c’est très monocorde en somme. Cela se comprend tout de même car le sujet est sérieux, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’André Dussollier aurait été parfait pour une traduction FR.
« Pas de sous titres !!! » voilà ce que l’on se dit au premier lancement du titre et malheureusement entre le manque de sous-titres et la traduction en Anglais, les allergiques à la langue de Shakespeare passeront leur tour. C’est d’autant plus dommage que le tout est pourtant très intéressant. Par contre parfois entre la personne interviewée et le traducteur, on se retrouve dans un brouhaha incompréhensible et les sous-titres auraient été d’une aide précieuse.
Prix et durée
En ce qui concerne la durée de vie en 1h30 c’est plié, c’est un peu court mais il faut aussi comprendre qu’on est, je le répète, dans un documentaire Virtuel interactif.
Il vous en coûtera 9,99€, c’est honnête mais cela reste un one shot. Une fois visionné les vidéos et visité les quelques lieux, on y retourne plus.
Conclusion
Au final, Chernobyl VR est une expérience très moyenne… on est loin de ce que l’on attendait, et il est clair qu’il ne plaira pas à tout le monde. Tous ceux qui pensent pouvoir se balader dans Prypiat et la centrale de Tchernobyl, risquent fort d’ôter leur casque et de retourner sur Call Of Duty modern warfare. Quant à ceux qui s’attendent à quelque chose de plus classique, pour qui la vo sans sous-titre n’est pas un problème, seront un peu déçu par la qualité visuelle certes mais trouverons tout de même le tout suffisamment intéressant pour aller au bout.
En bref Voilà une expérience qui va vous permettre de visiter un lieu chargé d’histoire et d’en apprendre un peu plus sur ce qu’il s’y est passé, et tout ça confortablement installé dans son canapé. On sent bien que le sujet tient une place toute particulière dans le cœur des développeurs, on dirait qu’ils en font un devoir de mémoire et pour cela nous pouvons les en remercier.
Stephane Bonnery
Malgré la note de 5/10 j’espère que l’expérience fut globalement bonne. Il est vrai que pour 10 euros on peut s’attendre à ce que les vidéos soient de meilleures factures (à l’instar de celle de Joshua Bell) mais si l’immersion est au rendez-vous c’est là le principal.
je lui ai mis 5 un peu à contre cœur car j’ai vraiment trouvé le tout intéressant, et l’expérience est plutôt bonne. Mais il faut hélas se mettre aussi à la place de celui qui ne comprends pas l’Anglais, et le manque de sous-titres reste un frein du coup. Peut être qu’un jour ils mettrons des sous-titres fr et là je pourrais modifier un peu la note .
La technique vidéo reste un point très important aussi, surtout dans ce cas précis. Donc j’ai dû mettre de côté mon ressenti personnel (j’ai peut-être eu tord) sinon il aurait eu au moins 6, pour le sujet traité et le travail qu’il y a derrière.