Laurent Ganne
Pour la troisième année consécutive, SONY a organisé son évènement interne « Technology Day 2021 » qui a eu lieu du 6 au 8 décembre. L’objectif principal de cet événement est d’inviter les investisseurs, les analystes et les médias à acquérir une meilleure compréhension des technologies concurrentielles qui relient et soutiennent les diverses activités du groupe Sony.
Un produit ne sort pas comme par enchantement d’un chapeau de magicien, il faut bien souvent des années (énormément couteuses) en Recherche & Développement pour aboutir à un produit fonctionnel de grande consommation. Pour faire court, ce genre d’évènement sert à expliquer aux investisseurs dans quoi ils vont investir. Un peu comme un défilé de mode, l’évènement va présenter les tendances de demain et faire un peu rêver les médias toujours à la recherche de nouvelles fraîches !
Cette année, Sony a (entre autre) abordé la technologie VR. Le thème de son évènement Technology Day était « La technologie qui inspire l’émotion ». Il est clair que Sony ne se limite plus aujourd’hui à proposer des nouveautés axées uniquement sur la vue et l’ouïe, l’image et le son. La firme japonaise nous a prouvé avec la Dualsense qu’elle tentait d’ouvrir ses activités à d’autres sens, toujours pour générer encore plus d’émotion ! La Réalité Virtuelle sera la première bénéficiaire de ces avancées en recherche & Développement.
Sony nous a donc présenté un concept à l’étude d’un casque de réalité virtuelle utilisant des écrans OLED MicroDisplay à très faible latence. Soyons très clair concernant cette technologie : Nous n’aurons pas droit à des écrans Oled, d’une définition 4K par œil MicroDisplay à faible latence sur le futur PSVR2 de la PS5 ! Nous sommes ici sur des résolutions de fous, avec une fréquence d’affichage de fous et une latence de fous qui demandent une carte graphique monstrueuse pour chaque œil (2 HDMI et 2 USB-C pour ce casque). Non seulement l’APU de la PS5 ne suivrait pas mais ce casque accompagné de l’eye tracking et des nouveaux contrôleurs couterait non pas un œil mais plutôt 3 reins aujourd’hui ! Cette technologie peut cependant très bien représenter ce que l’on est en droit d’attendre d’un PSVR 3 dans la prochaine décennie.
Ce qu’il faut retenir de ce casque, c’est pour commencer que SONY a très bien compris que la COVID-19 a radicalement changé nos modes de vie et de travail et que la demande de capacités d’actions à distance et en constante augmentation. L’idée est donc ici de proposer une vision la plus proche possible de l’œil humain sans AUCUNE pixellisation visible et sans latence.
Du côté de l’image, Sony a donc développé un écran MicroDisplay OLED (Ce sont ces petits écrans minuscules que vous trouvez dans les viseurs de vos appareils photo) d’une Résolution de 4000 pixels par pouce par œil ! Soit un casque VR en 8K ! Grâce à cette Résolution, l’image est donc au plus proche de la réalité. Ce MicroDisplay possède plus du double de points d’un écran OLED d’un smartphone de dernière génération tout en réduisant la taille de ce dernier de près de 20 fois ! Le choix de la technologie MicroDisplay permet de réduire considérablement la taille du casque VR et donc son poids… et donc son confort ! Ces écrans ne mesurent pas plus de 3 centimètres de large.
Pour supprimer le Motion Sickness, SONY propose ici, en plus de cette Résolution de dingue, une très faible latence ! Un casque de Réalité Virtuelle classique va devoir enregistrer votre mouvement de tête, reconnaître l’emplacement de votre tête, envoyer les données, traiter ces données, effectuer le rendu de l’image et envoyer ce rendu dans l’écran en une vitesse moyenne de 100ms (soit 0,1 seconde) ou même plus… Ce nouveau concept présenté fera tout ce travail en 10ms soit 0,01 seconde. Il est donc 10 fois plus rapide !
Pour réussir cette prouesse, la détection de l’emplacement de votre tête, son traitement et son rendu sont réalisés en amont, avant l’envoi dans le casque de l’image finale, calculé à partir de la dernière image ou dernière direction de votre tête. En gros, une puce va s’occuper de préparer l’image suivante à partir des informations de l’image précédente pendant qu’une autre puce se chargera d’envoyer les images à toute vitesse dans le casque ! Tout ceci nous fait un peu penser au fonctionnement décentralisé de la PS5 et de son Custom Flash Controller…
A l’usage, Sony compte bien utiliser cette technologie dans de nombreux domaines d’applications qui ne se limitent pas qu’aux jeux vidéo. La combinaison d’écrans OLED haute résolution et de HMD à faible latence pourrait être exploitée dans un large éventail de domaines comme le design, où la représentation détaillée de la texture est nécessaire, la communication virtuelle, où l’on a l’impression que l’autre personne se trouve dans la même pièce, le divertissement en direct pour capturer les expressions faciales détaillées des artistes, dans les formations médicales et les supports d’opération de fabrication.
Cet évènement nous aura au moins permis de nous rappeler que Sony a bien l’intention de taper fort en VR et qu’il a très bien compris les enjeux qui se cachent derrière cette technologie (de niche pour certains, snobée par d’autres…).
Pour le moment, on en est pas vraiment là ! Nous sommes toujours en train de prendre racine pour avoir (enfin) une fiche technique et quelques images du futur PSVR 2 de la PS5. Connaître déjà son nom officiel nous ferait un peu avancer ! Une annonce dans le PlayStation Blog en décembre ? SONY, arrêtez d’être aussi méchant avec nous ! Jetez nous un os à rogner ! 😀
On vous laisse avec la vidéo de présentation de ce concept de casque VR de demain et une autre fin de vidéo qui reparle brièvement des nouveaux contrôleurs VR de la PS5 !
