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PlayStation VR : The Invisible Hours, Le Test VR4player.fr

Sorti le 17 octobre 2017, le jeu The Invisible Hours créé par le studio Espagnol Tequila Works est une petite pépite de par son originalité.

D’ailleurs, l’équipe du studio définit elle-même sont jeu comme étant une « production théâtrale immersive. » Une expérience narrative qui ne peut être racontée que dans un jeu vidéo et de surcroit en VR. L’observation et l’exploration seront les éléments clés qui vous permettront de comprendre et de résoudre ce réseau d’histoires complexes entrelacées dans une unité de lieu et de temps. Un huit-clos tendu version 2.0.

Pour ceux qui sont allergiques au théâtre, (ça peut arriver…), on peut se dire qu’on va également au cinéma. Du coup, The Invisible Hours a été présenté dans la section « Next » du festival de Cannes en 2017. «Nous sommes honorés de faire partie du marché du Film du festival de Cannes», commente Raúl Rubio, PDG et directeur créatif de Tequila Works. «NEXT permet de montrer comment la technologie change les règles de la narration, et c’est ce que nous voulions obtenir avec The Invisible Hours ».

On pourrait même conseiller au studio de contacter les organisateurs du festival BD d’Angoulême, tant ce jeu ressemble à ce que pourrait être également « le futur de la Bande Dessinée »

Bref ! N’hésitez pas à prendre votre ticket ! Et place au spectacle….

The Invisible Hours et son interface :

Le menu de The Invisible Hours est simple et compréhensible, la pièce de théâtre étant découpée en 4 parties (on pourrait parler de 4 actes), à chaque fin de partie vous reviendrez à votre place (située au balcon) ou vous disposerez d’une interface claire et intuitive. Vous aurez ainsi la possibilité de choisir les scènes jouées par tels ou tels personnages en fonction du temps et vous pourrez, comme sur la carte du maraudeur dans Harry Potter, suivre les positions des différents protagonistes en agissant sur le curseur d’une «timeline». La fin d’une partie débloquera la possibilité d’accéder à la suivante.

Avec les Ps-move, le côté simple, pratique, idiot-proof (à l’épreuve de toute fausse manœuvre) est très appréciable. Pas besoin de les calibrer, nul besoin de se souvenir que le triangle de la manette gauche sert à remonter le temps, sur les manettes virtuelles tout reste écrit en permanence. Bref de l’interface à la navigation, avec les PS Move, tout est là pour vous simplifier la vie. Avec la dualshock, là c’est différent, la jouabilité est moins bonne. Premièrement, la manette n’apparaîtra pas durant le jeu, ce qui fait  que vous devrez vous souvenir des fonctions de chaque touche. A moins que votre mémoire soit bonne, parfois vous vous emmêlerez les pinceaux. De plus pour saisir un objet vous devrez pointer votre regard dans la direction de l’objet. Un petit pointeur apparaîtra alors. Mais lorsque les objets sont petits, il faudra les balayer du regard plusieurs fois afin que le pointeur (invisible) soit parfaitement positionné sur l’objet et qu’il apparaisse. A la longue c’est pénible. De plus si vous retrouvez les mêmes fonctionnalités sur les 2 interfaces, avec les PS move vous aurez la possibilité de faire un demi tour avec le carré  de l’une des 2 manettes, ce qui n’est pas présent sur la dualshock, en revanche, avec cette dernière vous aurez la possibilité de reculer (zoom arrière) ce que vous ne pourrez faire avec les PS Move ?

Le gameplay :

Le gameplay, de prime abord, pourrait presque faire penser au côté voyeur, voir même « télé réalité » de l’émission « Secret Story »  (Sauf qu’ici les personnages, le thème et l’ambiance sont VRAIMENT intéressants) Le gameplay est donc faible et je préfère prévenir tout de suite les inconditionnels du clic à tout va, vous n’aurez pas à vous battre face à une horde de robot ou je ne sais quoi d’autres. Non ! On oublie les mains crispées sur les Ps-move, ici on se détend, on regarde, on observe, on écoute… Il n’y a pratiquement rien à faire, si ce n’est de suivre des personnages et de les regarder se croiser, discuter, et d’avoir la possibilité de prendre des bibelots et toute une multitude d’objets  (rouleau à pâtisserie, casserole, cadre, classeur et livre fermé, boites en carton, valise fermée, feuille manuscrite …) qui la plupart du temps ne servent à rien. Parfois, je vous l’accorde, on aura cette impression de «pouvoir prendre juste pour prendre»….

Pourtant on se prend vite au jeu et si ce côté « simple spectateur » vous parait restrictif, je vous assure qu’on ne le ressent pas. Car tout l’intérêt est bien là : être un spectateur perdu « dans une histoire policière complexe » ou chaque personnage détient un terrible secret, et où, grâce à la magie du jeu vidéo, ce qui est impossible à faire au théâtre, au cinéma ou dans une BD, devient ici réalisable. Car même sans pouvoir interférer de quelque manière que ce soit avec l’histoire (on ne pourra pas, par exemple, tuer le ou la coupable, ni même l’arrêter….) notre rôle consistera à essayer de comprendre l’histoire (qui s’avère très complexe) à suivre les personnages et à essayer de découvrir les liens, les tenants et les aboutissants de chacun des protagonistes. Pour cela, on pourra se déplacer dans l’espace et dans le temps. Comme avec un Blu-Ray, on pourra accélérer, revenir en arrière , mettre sur pause. Dans ce cas, même si le temps est arrêté, on aura le privilège de pouvoir continuer à déambuler dans les couloirs, entrer dans les différentes pièces à la recherche d’indice, faire le tour du propriétaire, passer sous les gouttes de pluie à l’arrêt….. effet « Matrix » garantie.

Le scénario :

A peine débarqué sur l’île par un petit chalutier, l’inspecteur suédois Gustaf Gustav, découvre le corps sans vie du propriétaire du manoir, le mystérieux et génial inventeur Nikola Tesla. Le scénario : Un manoir, un meurtre, une victime, un inspecteur, 6 suspects, 10 raisons d’apprécier The Invisible Hours.

Un scénario diablement efficace, ou chaque détail compte, une histoire terriblement bien ficelée, ou on se surprend à faire des suppositions, à soupçonner telle ou telle personne. Une enquête policière au 19ème siècle, écrite par un horloger, un huit clos tendu ou l’action se déroule dans un immense manoir situé sur une petite île perdue battue par les vents et la pluie.

Un très bon scénario regorgeant d’une multitude de détails et de petits indices qui vous permettront de progresser dans l’enquête. Sans une certaine implication dans le jeu, vous passerez à côté du véritable dénouement de l’histoire. En effet la fin est si surprenante, que je défie quiconque de trouver qui est le ou la véritable coupable et surtout son modus operandi. De plus en relançant le jeu une 2ème fois, j’ai d’ailleurs découvert une chose très troublante qui me fait penser que je suis certainement passer à côté de révélations importantes. En fouillant, une 3ème fois j’ai trouvé une lettre qui m’amène à penser que l’histoire est beaucoup plus compliquée et que je ne l’ai certainement pas terminé. Ce qui me fait croire que la rejouabilité (si ce n’est le plaisir de revoir un bon film) est certainement plus importante qu’escomptée.

Un excellent scénario donc, toutefois, je me demande Pourquoi, MAIS pourquoi ne sont-ils pas aller au bout de leur logique ? Pourquoi n’ont-ils pas incarné 7 personnages réels ou 7 personnages vraiment « inventées »….. il y a bien Nikola Tesla, Thomas Edison et Sarah Bernhardt… j’aurais aimé retrouvé Gustave Eiffel plutôt que l’inspecteur Gustaf Gustav, John Rockfeller plutôt que le fils d’un riche homme d’affaire nommé Vanderberg, Landru plutôt qu’un criminel nommé Mundy… Surtout que l’on est amené à trouver des éléments, des textes qui font références avec l’actualité. Ce choix a été certainement pris par les développeurs en raison des droits d’auteur. Certaines familles exploitent encore le nom célèbre de leur arrière grand-père comme une marque. Alors quelle déception lorsque, quittant le casque, je me suis précipité sur internet pour trouver des renseignements sur ces personnages qui, au final, n’existaient pas. La connexion Virtuel-Réel était brisée… A l’instar d’Alan Moore et de sa célébrissime BD « La ligue des gentlemen extraordinaires » (attention, le film n’est pas du niveau de la BD) j’aurais aimé retrouver dans cet univers SteamPunk les hommes et femmes les plus célèbres et emblématiques du XIXème siècle… Houdini, l’écrivain Arthur Conan Doyle etc… L’immersion aurait été totale.

Également, un peu plus de suspense, une ambiance plus angoissante auraient été bienvenue. Sans nier qu’on ait envie de connaitre le fin mot de l’histoire, j’avoue que malgré tout, surtout au milieu du jeu, parfois, on s’endort un peu à suivre tel ou tel personnage… Car c’est là toute l’ambiguïté, entre ce qui fait la qualité de ce jeu et son défaut. L’histoire de The Invisible Hours étant calculée au millimètre près, tandis que des personnages jouent une scène importante, si on décide d’en suivre d’autres dans l’espoir d’en apprendre davantage, on se rend compte que parfois on a passé 5 minutes à descendre ou monter des escaliers, pour que ces personnes se retrouvent au bon moment au bon endroit. Étrange.

Les protagonistes dans The Invisible Hours !

  • La victime, Nikola Tesla : Considéré comme l’un des plus grands scientifiques dans l’histoire de la technologie, il a déposé plus de 300 brevets dont beaucoup seront attribués à tort à Thomas Edison. Inventeur et ingénieur (naturalisé américain mais d’origine serbe) il était réputé pour ses inventions et son étrange personnalité. Polyglotte, grand humaniste, il s’intéresse à la mythologie Hindoue et au sanskrit. Considéré comme un savant fou, il mourut sans un sou et couvert de dettes (dans la vraie vie.)
  • Un meurtrier condamné, Victor Mundy : Il y a vingt-six ans de cela, il tua sa femme de sang-froid lorsqu’il la surprit au lit avec un autre homme. Il fut condamné grâce au témoignage de sa propre fille, Mary. Un suspect idéal…. Mais pour quelle raison aurait-il assassiné Tesla ?
  • La divine comédienne Sarah Bernhardt : Connue de par le monde et membre de la Comédie-Française, Bernhardt est une des célébrités de la fin du XIXème siècle . Elle fut entre autres la première femme de l’histoire à incarner Hamlet au cinéma. Mais pour quelles raisons se retrouve t’ elle donc l’invité de Nikola Tesla ?
  • Le célèbre ingénieur, scientifique et un industriel américain Thomas Edison : Fondateur de la General Electric, l’une des premières puissances industrielles mondiales. Pionnier de l’électricité, il est également l’un des inventeurs du cinéma et de l’enregistrement du son. Il est un inventeur prolifique (plus de 1 000 brevets) et controversé car beaucoup d’entre eux seront finalement attribués, plus tard, à Nikola Tesla. Est-il possible qu’Edison ait tué Tesla pour cacher la vérité ?
  • L’ex-assistante de Nikola Tesla, Flora White ce dernier refusait obstinément de la recevoir malgré son insistance ? Pour quelles raisons ? Que cache t’ elle ? Qu’elle est son histoire ? Qu’est ce qui la relie à Nikola Tesla ?
  • L’inspecteur Gustaf Gustav : L’inspecteur suédois si réputé, qu’on doubla son nom, n’est plus que l’ombre de lui-même. Suite à une erreur de sa part qui causa la mort de 9 personnes, rongé de culpabilité, il quitta la police en disgrâce pour se réfugier dans l’alcool. Ruiné, abattu, il se jure de résoudre cette enquête… Mais en a t’il encore les moyens ?
  • Oliver Swan, le majordome aveugle : Comment une personne aveugle peut-elle devenir l’intendant de la demeure de Nikola Tesla? Et pour quelles raisons? Son passé d’ancien esclave à Zanzibar en est-elle la cause ? Devenu «serviteur sous contrat» pour Nikola Tesla, il n’ en est pas moins un personnage trop honnête pour être vrai… Mais pour quelles raisons aurait-il voulu assassiné Tesla ?
  • Augustus Vanderberg : fils d’un riche magnat des chemins de fer, il n’a de cesse de vouloir se revaloriser aux yeux de son père, depuis qu’il lui a fait porter la responsabilité de la mort de son frère, noyé lorsqu’ils étaient enfants. Mais pour quelles raisons ce dernier s’intéresse-t-il aux inventions de Nikola Tesla? Et pour qu’elles raisons se trouve-t’il ici?

Les graphismes :

La modélisation 3D de The Invisible Hours est très agréable et pourrait faire penser au style «ligne claire» dans la bande dessinée. D’ailleurs la comparaison avec le 9ème art ne s’arrête pas là puisque en combinant l’époque, les incroyables inventions de Nikola Tesla au design très steampunk, on pourrait se croire dans une enquête de Blake et Mortimer du dessinateur belge Edgar P. Jacobs. La ressemblance entre l’inspecteur Gustaf Gustave et le scientifique Philip Mortimer est d’ailleurs troublante. De plus je voudrais attirer l’attention sur la personnalité des personnages et leurs gestuelles. Ils sont vraiment bien définis, sans excès. Ils ne sont pas caricaturaux. Surtout celle de Sarah Bernhardt… Bravo à l’acteur-trice, l’animateur-trice qui lui a donné vie. J’ai vraiment aimé suivre son rôle : Elle est très réussie. Les autres sont bien interprétés aussi, chacun ayant, par exemple, une manière bien différente de descendre les escaliers. C’est un plaisir.

Pourtant, quel dommage de voir toutes ses qualités balayées par un «rendu» globalement flou. Et c’est là vraiment son point faible. Lorsque l’on est tout près des personnages, tout est bien net, mais il suffit de s’éloigner de 1-2 mètres pour que tout soit flou et que l’expression des personnages soit illisible. Parfois même la pixellisation fait qu’une partie entière des détails du visage disparait et laisse place aux décors de l’arrière plan. Dommage. Surtout si on veut suivre une conversation, parfois on ne sait pas qui parle, puisqu’on ne voit pas les lèvres bougées, ni l’expression du visage.

La bande son

La bande son est bonne et bien sentie, bien que parfois j’aurais aimé quelle soit plus présente. L’ambiance sonore dans le parc, sous la pluie, est très réussie même si parfois des éclairs déchirent le ciel sans entendre le tonnerre. Dans les options, vous aurez le choix de 4 langues. Allemand, Français, Anglais, Espagnol. Toutes les voix sont«jouées» par de bons acteurs ce qui est très agréable. Petite cerise sur le gâteau, même les textes et documents que l’on est amené parfois à récupérer ici ou là sont traduis dans la langue de Molière. Si vous ne désirez pas les lire, vous aurez la possibilité d’avoir une lecture audio par la voix off des comédiens. Que du bonheur (même si ça a tendance un peu à casser le rythme.)

Conclusion :

The Invisible Hours, de par son scénario est la promesse de ce que pourrait être le futur de la narration…. Être spectateur comme cela, je dis « Oui, oui et oui » et j’aimerais que ce jeu soit un succès commercial pour que cela incite d’autres réalisateurs (pas forcément de jeu vidéo) à se lancer dans ce genre d’expérience. Avec une définition d’image plus soignée,  un peu plus de tension et un peu moins de temps morts, ce jeu aurait été une réussite totale…..

Avec un coût de 35 euros et une durée de vie de plus de 5 heures, The Invisible Hours est un jeu à ne pas manquer sur PSVR.

L'avis de VR4player.fr
Test réalisé sur PS4
Gameplay
5
Scénario
9
Graphismes
5.3
Originalité
8
Rejouabilité
7.5
Bande Son
7.5
RATIO PRIX / DURÉE DE VIE
6.5
VOTRE NOTE, VOTRE TEST !2 Notes
8
Les plus
Le scénario
Les acteurs
L'ambiance
La bande son
L'interface simple et eficace
Les moins
Le gameplay
Certaines longueurs
Des rendus flous
7

Article de XtofVr

Infographiste indépendant, je réalise des animations 3D pour les entreprises ou pour des documentaires. J’aime dire à mes 2 filles que je joue avec mes personnages virtuels, comme elles jouent avec leur playmobil : Je les fais marcher et parler. Depuis que la VR existe, et plus particulièrement la PSVR (car mon mac ne supporte pas l’Occulus ni le HTC Vive) mon monde virtuel s’est ouvert et je n’arrive pas à en sortir.

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Gameplay
Scénario
Graphismes
Originalité
Rejouabilité
Bande Son
RATIO PRIX / DURÉE DE VIE
Note finale

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