PlayStation VR : Sony, l’inconfort d’être le leader du marché de la VR

PlayStation VR : Sony, l’inconfort d’être leader du marché de la VR.

Une fois n’est pas coutume, être leader d’un marché tendrait à rendre nerveux. Du moins c’est l’état dans lequel Sony semblerait être et plus particulièrement Andrew HOUSE Directeur de Sony Interactive Entertainment.

Une domination écrasante de Sony dans la VR !

Sony est rapidement devenu le leader du marché de la réalité virtuelle (VR) dite « haut de gamme » (Casques VR non mobile). Avec plus d’1,5 million de PSVR vendus depuis le 13 octobre, le casque PlayStation VR est rapidement devenu la locomotive du marché.

Certes il est encore loin des volumes du Samsung Gear VR et de ses 5 millions d’unités vendues mais ne joue pas non plus dans la même cour, il est donc difficile de comparer les ventes totales. De plus parmi les 5 millions d’unités écoulées de Gear VR, combien ont été vendues et combien données dans les packs que proposait Samsung pour l’achat d’un smartphone Galaxy S7 ou S8 ? Souvenez-vous de Kinnect qui avait été vendu à plus de 10 millions d’exemplaires mais qui était d’office en vente forcée dans les boîtes de Xbox One !

Les trois derniers mois du premier semestre 2017 ont même vu le rouleau compresseur du PSVR s’accélérer avec plus de 500 00 unités vendues, écrasant la concurrence PC (HTC Vive et Oculus RIFT). C’est donc avec une avance incomparable que Sony et son casque PSVR domine le marché de la « VR haut de gamme ». Ce succès sur la concurrence, le PlayStation VR le doit à son prix agressif, à son design ergonomique, à l’identité même de Sony et l’image qu’elle véhicule mais surtout par son affiliation directe avec la PlayStation 4 et ses 65 millions d’unités à travers le monde.

Le volume des ventes n’est toutefois pas aussi important que ce qu’annonçaient les analystes mais ceux-ci ne s’étaient-ils pas emballés pour un marché de la VR qu’ils chiffraient à plus de 100 milliards de dollars d’ici 2020.

Sony vit mal ce leadership sur le marché de la VR !

Être au sommet de la pyramide VR semble cependant donner le tournis et mettre mal à l’aise Andrew HOUSE ainsi s’est il confié lors d’un entretien auprès de Reuters:

“I‘m not entirely comfortable being the market leader in VR by such a margin that seems to be happening right now,”

« Je ne suis pas entièrement à l’aise avec le fait d’être leader sur le marché de la VR avec une telle marge. »

Pourquoi Andrew HOUSE est-il anxieux ?

C’est qu’être le leader d’un marché d’avenir (mais encore à ses premiers balbutiements) ne semble pas être une simple affaire. Lorsque vous êtes le leader d’un marché naissant, c’est au leader à faire le marché, à mener la danse, à prendre de gros risques et c’est risqué ! Sans Oculus, la VR n’aurait pas fait le bond technologique qu’on lui connait et sa démocratisation serait encore dans les cartons. Toutefois, on le voit, Oculus est à la traine en terme de parts de marché, de leader il est passé aujourd’hui bien en retrait sur la troisième voir quatrième marche du podium …

Le géant Sony sait très bien que le petit jeu des chaises musicales peut très vite devenir un danger. Le conglomérat n’est-il d’ailleurs pas dépendant financièrement depuis de nombreuses années de sa branche Interactive Entertainment ?

Andrew HOUSE est inquiet car si l’on additionne les casques PSVR+VIVE+RIFT le nombre de casques doit péniblement atteindre les 3,5 millions d’unités vendues. Ceci est trop peu aux yeux de A.HOUSE et son propos le confirme:

“With such a brand new category you want a variety of platforms all doing well to create that rising tide and create the audience,”

« Avec ce nouveau marché, il faut une variété de plateformes qui se portent bien afin de créer une vague croissante ainsi qu’un public. »

Si l’on suit les propos du directeur de Sony Interactive Entertainment, il faut à ses yeux que la multiplicité de casques s’accélère car même si le marché a relativement bien progressé dernièrement il n’est pas encore viable, la faute à des casques trop chers et à une concurrence atone. Le marché de la VR aurait donc besoin d’une concurrence saine mais surtout poussée par de grosses structures actives.

La baisse de tarif conséquente ces dernières semaines de l’Oculus RIFT et l’augmentation de ses ventes qui s’en est suivie (>246000 casques écoulés fin de 1er semestre) semble donner raison à Andrew HOUSE tout comme le sondage réalisé auprès des consommateurs américains demandant quels seraient les freins à l’adoption d’un casque de réalité virtuelle, à 43% les sondés ont répondu le prix. Hors les prix n’ont que peu varié lors des 8 premiers mois de commercialisation des différents casques.

Sony lance un appel à la concurrence. Espérons qu’elle arrive vite !

Sony paraît lancer un appel de détresse. Ils ne souhaitent pas porter seuls sur les épaules tout le marché de la VR sur Console de salon. L’arrivée d’un véritable concurrent pourrait booster ce marché. Steam accueillera prochainement LG et son casque VR compatible avec sa plateforme. Mais ce sera bien l’arrivée prochaine de la Xbox One X et de son armada de casques compatibles mixed reality (ACER, DELL, ASUS, HP, LENOVO … ) ainsi que ses contrôleurs (on y revient toujours) qui risque fort de toucher un plus grand nombre de gamers et donc de démocratiser définitivement la VR auprès du grand publique. D’ailleurs la plateforme Steam ne s’y trompe pas en rendant compatible ses services avec les casques Microsoft. Même Samsung se lance dans la partie avec son casque compatible Microsoft. Mais faut-il encore que Microsoft se lancent dans la danse ?! Pour l’instant après de beaux discours sur la VR de la part de Phil SPENCER…… rien n’a bougé, aucune communication de leur part. Mais sans doute attendent-ils un lancement commercial réussi de la console pour communiquer sur leurs offres VR ?

Cette concurrence VR sur console va à n’en pas douter donner également beaucoup de fil à retordre à l’offre Sony et à son duo PS4-PSVR. Sony devra répondre aux défis technologiques que lui imposera Microsoft. En effet, il est important de rappeler que la Xbox One X, bien que plus puissante que la PS4 pro n’offrira pas un si gros écart qualitatif sur les jeux « classiques ». Elle restera, comme la PS4 Pro, bridée par sa petite sœur la Xbox One. Les développeurs feront d’abord le jeu sur la console la plus vendue et rajouteront quelques éléments pour les versions X et Pro ! Pour ce qui est de la VR, ça sera une autre histoire car il n’y aura pas de VR sur XBox One alors que la PS4 Pro est bien bridée par la puissance réduite e 1,8 Teraflops de la PS4 en VR (et si on ajoute à cet handicap les 2 teraFlops supplémentaires de la One X, il y a bien un faussé entre les deux machines en VR). Sans doute Sony après avoir été l’élément moteur de l’année 2017 et pris de nombreux risques, souhaite prendre un peu de retrait afin d’observer les actions de la  concurrence et voir si de nouveaux investissements seront à prévoir ou pas …

La campagne de communication de Sony qui en dit long !

Le récent lancement de communication de Sony sur le PSVR prouve que le groupe croit désormais en ce marché d’avenir. Pour rappel une campagne de communication au moyen d’un spot vidéo s’appuyant non pas sur la force des jeux du PSVR mais plutôt sur des icônes (Spiderman, Gt-sport) promptes à faire rêver et intéresser l’acheteur potentiel. Si le choix d’expérience comme Spiderman pourrait supposer une volonté de « leurrer » l’acheteur potentiel il n’en reste pas moins que les icônes qui composent la vidéo sont de formidables vecteurs de communication.

On le sait, il est plus que difficile de communiquer sur ce qu’est le PSVR et son rendu. Si l’on prend en exemple les Spiderman et GT-Sport, qui ne s’est jamais pris pour Spiderman ? Et Gt-Sport, la licence est connue dans le monde entier par des centaines de millions de joueurs. Sachant ainsi ce que ça pourrait donner en VR. Sony pourrait bien par ce choix-là, réussir un tour de force, communiquer sur le casque sans devoir l’essayer. Mais la campagne pour le PlayStation VR repose aussi par le biais d’affichages sur panneaux publicitaires qui composent le mobilier urbain de notre environnement quotidien. Jusqu’à présent, le PSVR n’était présenté que lors des salons spécialisés ou rajouté en petit dans les affiches ventant l’univers PlayStation.

Cette fois-ci il n’en est rien puisque seul le PSVR est présenté, exit la PS4 ou la PS4 Pro (Affiches publicitaires). C’est la première fois que Sony depuis le lancement du PSVR communique de la sorte sur son produit ; Sony prépare sans doute Noël mais ce nouveau bundle avec cette baisse de prix ne vient-il pas corroborer les propos de son directeur ? Accélérer la maturité du marché pour pérenniser les revenus t’elle doit être désormais le souhait de Sony. Si ils se décident enfin à faire ce qu’ils auraient dû faire depuis longtemps cela prouve que la firme souhaite s’appuyer sur le PSVR dans le futur. Vous, vous dépenseriez un budget communication conséquent pour un produit que vous ne souhaitez plus soutenir ? L’ont-ils fait pour la Ps-Vita ?

Conclusion :

Bien conscient que c’est aux fabricants de hardwares qui en soutenant des productions de qualité couplées à des baisses de prix (liée à la baisse des coûts de fabrication) contribueront à stimuler et à faire décoller le marché, Sony Interactive Entertainment par l’entremise de son directeur seraient-ils entrain de faire passer un message ? :

« ho les cocos, nous on a fait le boulot, si on doit être les seuls à jouer on arrête, à vous de prendre le relais et de nous montrer de quoi vous êtes capables. Mais attention on en a en réserve. »