
Janvier a pour capricieuse habitude de soulever par son manque de contenu, des interrogations sur l’avenir de la réalité virtuelle sur PlayStation VR (PSVR). Les moins optimistes s’en donnent toujours à coeur joie, annonçant même de mauvais présages pour l’année 2019. Février est arrivé et a tordu le cou à toutes ces interrogations, débarquant en fanfare avec dans son sac à dos des titres encensés par la critique, de The Mage’s Tale en passant par Xing : the land beyond, Eden Tomorrow ou ChromagunVR. Cependant, le studio Sumalab a bien décidé de prendre une part du gâteau en proposant le sympathique mais hardcore Crisis VRigade accompagné d’une autre production à contre-courant sur PSVR, puisque TrainerVR arrive à son tour sans crier gare avec ses rails, ses trains, ses bâtiments et propose aux joueurs PlayStation VR de créer son propre environnement ferroviaire. Disponible au tarif de 14,99 Euros sur le PlayStation Store européen depuis le 15 février 2019, il est grand temps de vous livrer le test complet sur ce sandbox original et prometteur. Etes-vous prêt à retomber en enfance, à réaliser votre rêve afin de laisser libre court à votre imagination pour construire le plus grand réseau ferroviaire ludique ? Ne vous inquiétez pas, ce titre n’est pas destiné uniquement aux ferrovipathes mais également aux grands enfants.


Scénario et gameplay de TrainerVR : On déballe directement nos jouets.
TrainerVR vous plonge directement dans ce que l’on peux appeler notre aire de jeu, aux couleurs épurées, seul un arbre et une pancarte tutoriel sont présents afin de « planter » le décor, la musique country commence et premier constat, on aurait au moins aimé bénéficier d’un mini scénario ou au minimum d’un tutorial pour nous prendre en main. Finalement, on comparera ces premiers pas, à l’ouverture d’une boite de jouets et au plaisir de découvrir par soi-même les différents « objets » dans notre boite de pandore. Jouable aussi bien à la DualsShock 4 qu’aux PS Move, c’est équipé de nos deux PS Move, qu’on s’aperçoit qu’ils sont toujours aussi efficaces et qu’ils incarnent parfaitement le prolongement de nos bras. Avec la touche rond, on se téléporte à l’endroit désiré, carré et triangle permettent des rotations angulaires à gauche et à droite, le trigger T à saisir nos pièces et enfin, la touche move ouvrira ce qui s’apparente à une notice interactive. Une fois celle-ci pressée, un panneau se déplie devant nous avec un éventail de possibilités. Outre le fait de régler les paramètres classiques du jeu (volumes sonores, notre taille et la bande son), il sera possible de sélectionner nos pièces de jeu et le choix est assez vaste pour ne pas procurer d’effet de redondance ni de lassitude. Que ce soit au niveau des rails, des bâtiments, des figurines (personnages, animaux, voitures etc…) des arbres ou de l’interaction avec son réseau ferroviaire, les possibilités seront aussi vastes que votre imagination. Néanmoins, seul ombre au tableau, vous ne disposerez que d’un seul et unique thème principal représenté par le Far West et plus précisément : le grand canyon. En clair, une fois notre « notice » déroulée, saisissez vos éléments, disposez-les au sol et construisez selon vos envies.
Graphismes et immersion : Un magasin de jouets dans son salon.
Sumalab, à l’image de Crisis VRigade a pris le partie de soigner la lisibilité en proposant des graphismes à la fois colorés et net. Sur PlayStation 4 Pro, ne cherchez par de flou ou d’aliasing, cela serait une perte de temps, car TrainerVR est propre, tellement propre que même en saisissant les éléments du décors pour les regarder de plus près, la seul chose que vous pourrez constater est le très bon travail des développeurs. Tout comme Dark Eclipse et ses « figurines animées », il est vraiment amusant de « croire » que l’on est devant des jouets bien réels, les textures des rails rappellent les jeux en bois que l’on offre à nos enfants, sans parler des trains, animaux ou tout autre élément décoratif donnant vie à notre maquette ferroviaire. L’illusion est présente, on se prête au jeu en réalisant nos désirs les plus fou, ajustant même notre taille dans le menu des options afin de prendre de la hauteur sur notre création et se satisfaire ou non du résultat. Faut-il préciser ce sentiment de satisfaction lorsque l’on met en route nos trains et que la scène s’anime et se déroule sans embuche ? Car en plus d’être agréable à l’œil, le moteur physique de TrainerVR accentue un peu plus notre immersion, les collisions entre les divers éléments du décor ou encore les pièces projetées dans les airs suite à l’explosion de baril de TNT prouve encore le savoir-faire de Sumalab.



Durée de vie : Aussi courte qu’elle peut être longue.
Attention, si vous prenez TrainerVR, nous vous mettons en garde, ce genre de soft est assimilé à des sandbox, comprenez qu’il n’y aura aucune fin, ni aucun but, vous serez votre propre scénariste et la durée de vie de ce titre dépendra de votre capacité à renouveler vos tracés et à aménager au mieux les décors du jeu. Ne vous attendez donc pas à suivre une trame et les moins patient d’entre vous pourront décrocher rapidement. Cependant il faut bien reconnaitre que TrainerVR est un titre chronophage qui poussera les plus méticuleux à réaliser des tracés complexes comprenant de multiples interactions donnant vie à vos créations. Plongé dans les méandres ferroviaires, il ne sera pas rare d’effectuer des sessions de plusieurs heures avant de se satisfaire un minimum de son travail. Soulignons tout de même qu’il est regrettable de constater l’impossibilité de partager en ligne ses créations.


Bande son : On the road again !
Si nous vous demandions de choisir une bande son collant parfaitement à l’univers des trains, canyons, des fermes, de la campagne américaine, que choisiriez-vous ? Ici Sumalab a opté pour un style folk/country collant particulièrement bien au soft, sans prise de tête elle est à la fois discrète mais assez perceptible pour être remarquée, elle accompagne facilement vos créations et se mélange bien aux bruitages du soft, que ce soit au « Tchou Tchou » des trains, des cris des animaux, aux klaxons des voitures etc… Ce qui est plutôt positif dans des sessions de jeu plus importantes. Et pour couronner le tout, il sera possible de couper le son et mettre votre propre fond sonore grâce aux applications de musique en streaming.
CONCLUSION :
Jusque-là encore discret sur la scène PSVR, Sumalab débarque avec deux titres diamétralement opposés. Après le bon mais très dur Crisis VRigade, c’est à contre-pied qu’il nous présente un sandbox ferroviaire sous fond de far West à la sauce country. Fort de son accessibilité, les contrôles aux PS move sont très simples ce qui rend le jeu intuitif passé les dix premières minutes du jeu. Les graphismes sont propres et le retour en enfance est inévitable face à ce terrain de jeu ou plutôt cette maquette. L’impression d’être face à une boite de jeu avec ses figurines, ses pièces de bois et objets décoratifs procure l’illusion de jouer dans sa chambre ou son garage. La bande son souligne discrètement le jeu ce qui évite une certaine redondance et agacement. Cependant il est fort regrettable de ne pas avoir de tutorial dans ce genre de jeu qui aurait pu être inclus dans un éventuel scénario absent à ce jour. Cette incapacité à partager ses créations est regrettable. Néanmoins, TrainerVR ravira tous les ferrovipathes, les curieux et les nostalgiques souhaitant revenir en enfance. Possédant une durée de vie difficilement quantifiable, tant l’intérêt de ce genre de titre est propre à chacun, faites tout de même attention si vous mettez la main dessus, vous seriez capable de rester coincés des dizaines d’heures en enfance ?