PlayStation VR : Track Lab, on teste le premier jeu de création musicale du PSVR

Track Lab, le premier laboratoire de création musicale du PlayStation VR passe entre nos mains pour un test direct sans blabla (un peu quand même) ni concession (ici jamais !). Ce jeu atypique du catalogue PSVR est-il fait pour tous les joueurs et révèlera-t-il des vocations de compositeur en réalité virtuelle ?

Intro à Track Lab : un jeu double, mix entre le jeu de puzzle et de musique

Avec son mode Création, Track Lab du studio hollandais Little Chicken Games est un soft inédit dans la ludothèque du PSVR puisqu’il s’agit de la toute première expérience de création musicale à proprement dite. Dans le même genre, Electronauts sorti plus tôt dans le mois ressemble plus à une expérience de DJ / performeur, un défouloir musical où l’on se dandine sur des platines préenregistrées d’artistes connus. Dans Track Lab, la liberté de création est quasi totale si bien que vous pourrez créer avec des outils instinctifs sur une table de mixage verticale en VR tout ce bon vous avez envie.

Le mode Evolution de Track Lab : cela dit, comme l’avait très bien fait remarquer Stéphane dans une première news, Track Lab n’est pas qu’une expérience de création musicale puisqu’il est aussi, en tout cas dans sa phase d’apprentissage, un pur jeu de puzzles où vous devrez placer aux bons endroits de la grille musicale les bons éléments aux effets divers et variés pour créer une partition complète. Mais plutôt que des mots, regardez donc ma première incursion dans le mode Evolution constitué d’une série de puzzles dans la vidéo ci-dessous :

Track Lab : un gameplay instinctif en réalité virtuelle

Si vous avez jeté un œil sur la première vidéo du mode Evolution, vous aurez tout de suite capté le principe du gameplay de Track Lab : on dispose devant soi d’une grille virtuelle où parcourt une faisceau de lumière qui donne le rythme. En plaçant différents bidules dans les blocs de la grille, le faisceau génèrera divers sons et pourra même être dévié et décuplé pour parcourir en même temps l’ensemble de la grille de partition, faire des boucles, etc. créant de la … musique !

Jouable intégralement avec les PS Move dont le tracking est nickel, l’interface est très agréable et immédiatement assimilée, même si elle peut vite devenir un véritable casse-tête. Heureusement, l’ensemble de l’application Track Lab est traduite en français, fait suffisamment rare pour être souligné. On sent que le studio Little Chicken Games a peaufiné dans ses moindres détails la jouabilité de leur titre musical pour le rendre le plus accessible possible à tous les joueurs, même amateurs.

Track Lab : des graphismes lisibles et colorés mais sans folie

Toujours dans un souci de lisibilité et de (relative) simplicité, Track Lab propose des graphismes clairs, nets, colorés bien que l’on soit plongé dans un espace sombre aux tons violacés (comme la démo de Transference, par hasard du calendrier des sorties).  Autour de nous, sur les côtés et derrière nous, des monticules de blocs se dressent, s’illumineront et s’animeront au fur et à mesure de notre mélodie et constitueront notre seul public. L’effet est assez stylé mais un peu froid quand même.

Face à nous, on retrouve notre console de mixage selon le mode de jeu choisi (Création ou Evolution) et bien entendu la fameuse grille de partition virtuelle. Les différents éléments à placer sont assez sommaires dans leur représentation : pièces de domino pour dévier le faisceau de son/lumière, bulles de couleurs pour les différentes notes et instruments, flèches simples ou doubles pour démultiplier ledit faisceau, etc. Chacun des éléments phosphorescents est facilement reconnaissable et se place sans hésiter sur les blocs de la grille. Et si vous en laissez tomber un par une fausse manipulation, le jeu vous le replacera gentiment à votre hauteur devant vous pour éviter de vous baisser pour le ramasser comme un looser (merci la VR ^^).

En général, les graphismes de Track Lab sont donc plutôt sommaires, une habitude pour les jeux musicaux (comme le jeu de rythme Beats Audio) et l’intérêt principal est évidemment ailleurs : du coté des sons !

Track Lab : une panoplie de sons presque infinie ?

Honnêtement, aux premiers stades du jeu, il est difficile de juger de la variété totale des effets sonores que propose Track Lab, comme il est difficile d’ailleurs de tester et surtout noter une application de création qui dépendra des affinités artistiques de chacun. Pour débloquer tous les sons du jeu, il faudra en effet passer par tous ses puzzles du mode Evolution qui augmenteront votre base de données disponibles pour le mode Création.

Les sons sont heureusement soignés dans Track Lab et le contraire l’aurait condamné d’entrée. Je dois avouer tout de même avoir été interloqué par la qualité moyenne de la musique d’intro à mon premier lancement du jeu, allant jusqu’à vérifier mes branchements audio (un casque Sennheiser Game Zero plutôt correct en couple avec un Subpac M2X flambant neuf). Fort heureusement, les sons une fois in game sont limpides et de très bonne qualité. A part la musique d’intro pour ma part, un sans faute donc.

J’en profite pour faire une parenthèse concernant le Subpac, pour lequel je le répète je ne suis pas personnellement sponsorisé : si vous êtes attiré par une application comme Track Lab, ou même Electronauts, voire les jeux de rythme Happy Drummer et Beats Audio, (et d’autres devant arriver un jour ou l’autre sur PSVR, comme Beats Fever et Beat Saber), bref que vous êtes fans de musique et de VR, l’achat d’un tel accessoire vaut nettement la chandelle et vous donnera VRaiment l’impression de vous retrouver en boîte de nuit et stimulera même votre énorme créativité et votre petit derrière.

Track Lab : sa durée de vie ne dépend que de vous

Track Lab a beau vouloir jouer la carte d’une interface logique et « tangible » en VR pour créer instinctivement aux PS Move sa partition virtuelle, l’application pourrait aussi très rapidement rebuter pas mal de joueurs qui s’attendraient justement à une table de mix à la Electronauts qui procure un plaisir immédiat.

Track Lab va exiger qu’on s’y investisse plusieurs heures avant de maîtriser tous ses rouages, de collecter via le mode Evolution tous ses sons et d’optimiser ses partitions sur le mur de mixage. Même si le casual gamer réussira à en tirer quelque chose et à créer une petit mélodie sympathoche, il ne faudra pas hésiter à mettre les mains Move dans le cambouis et à réfléchir un tant soit peu pour créer un hit potentiel. La phase créatrice, si elle est bien amenée par la phase d’apprentissage, pourrait frustrer et faire abandonner même les meilleurs artistes en devenir à cause d’une interface certes lisible et ergonomique en VR mais aussi rapidement compliquée. Track Lab demande non seulement d’avoir une oreille mais aussi un cerveau, qu’on se le dise.

Mais passé le cap et après avoir assimilé quelques astuces de partition, la durée de vie du jeu devient quasi-infinie et saura combler les plus exigeants compositeurs qui rêvent de mixer en réalité virtuelle. Comme d’autres applications créatrices, telles que CoolPaintrVR ou SculptrVR (à venir très bientôt en Europe) dans le genre des arts plastiques, le potentiel d’heures de « jeu » semble quasi-infini.